Au-delà de notre alimentation, notre mode de vie impacte énormément nos hormones et tant mieux car nous pouvons prendre notre santé en main en adoptant des réflexes simples.
Dans cet article, je vais aborder 6 aspects du quotidien sur lesquels vous pouvez agir pour poser les bases d’un rééquilbrage hormonal.
Stress
Sachez que même une petite contrariété ou tension, le fait d’anticiper/de penser à un moment potentiellement stressant dans le futur, un agacement… toutes ces petites choses du quotidien qui semblent inoffensives sont en réalité du stress.
Sachez également qu’un traumatisme/choc émotionnel représente un stress qui peut nous habiter sans qu’on en soit conscient même si l’événement remonte à bien longtemps. En bref : même si vous ne pensez pas être stressé, vous l’êtes peut-être !
Or le stress, qu’elle qu’en soit la cause ou l’intensité, a un impact considérable sur notre cycle menstruel et notre fertilité puisqu’il affecte la fonction ovarienne, la production d’œstrogène et de progestérone, l’activité thyroïdienne, la glycémie, la digestion… entre autres (plus de détails dans cet article). D’où le rôle du stress dans les aménorrhées (absence de règles), les cycles anovulatoires (sans ovulation), les soucis de fertilité, le SPM (syndrome pré-menstruel), le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), les douleurs menstruelles, l’endométriose, l’acné, l’hypothyroïdie, certaines carences/insuffisances…
Réduire le stress au quotidien peut largement contribuer à améliorer ces soucis. Je dirais que c’est même peut-être plus important que l’alimentation, car vous pouvez manger le plus sainement du monde, si vous êtes stressée, l’alimentation n’aura que des effets minimes. Pour déstresser, je vous propose quelques idées qui changent de l’ordinaire dans cet article.
Mindset
Notre état d’esprit, mentalité, attitude… bref notre comportement a un effet considérable sur notre physiologie puisqu’il génère la production de neurotransmetteurs. Par exemple le rire, les pensées positives, la zen attitude, la sérénité, l’optimisme, l’amour… génèrent la production de sérotonine qui enclenche le système nerveux parasympathique, c’est-à-dire le « mode » nerveux lié à la relaxation, à l’apaisement… ce qui signale au cerveau que tout va bien dans le meilleur des mondes. Cela lui donne donc l’occasion de faire son job et d’ordonner aux glandes (thyroïde, surrénales, ovaires, etc) de produire des hormones normalement.
En revanche la colère, les pensées négatives, la frustration, la jalousie, la tristesse, l’inquiétude, la peur etc. génèrent la production d’adrénaline et de cortisol, qui à leur tour stimulent l’inflammation et enclenchent le système nerveux sympathique (le « mode » nerveux lié au stress), ce qui perturbe notre glycémie, notre métabolisme, notre fonction thyroïdienne, surrénalienne, ovarienne, peut inhiber l’ovulation…
Alors cela ne veut pas dire qu’il faut supprimer toutes les émotions « négatives » (il est normal d’être triste ou inquiet de temps en temps). Simplement, il faut éviter de rentrer dans une spirale négative, de broyer du noir, d’être pessimiste la plupart du temps, en entraînant notre cerveau (comme on entraînerait un muscle) à penser de manière plus positive. Cet entraînement peut finir par nous faire réagir de manière compréhensive face à un automobiliste qui change brusquement de voie pour pouvoir prendre la sortie sur l’autoroute plutôt que de klaxonner et l’insulter.
Il n’y a qu’avec la pratique quotidienne qu’on peut changer notre mindset : méditation, commencer et finir sa journée en pensant à ce qu’il va se passer/s’est passé de bien, éviter de trop s’exposer à des contenus médiatiques déprimants… à vous de voir ce qui vous convient !
Sommeil
Une restriction de sommeil, même légère et occasionnelle, représente un réel stress pour le corps et perturbe notre production journalière de cortisol : le lendemain, votre système nerveux sympathique (le système nerveux lié au stress) sera activé, ce qui génèrera inflammation et dérégulation de la glycémie qui à leur tour bouleverseront nos hormones, en particulier sexuelles. Un sommeil suffisant et de qualité est ainsi tout particulièrement crucial pour les personnes souffrant de maladies telles que le SOPK ou l’endométriose.
Pour prendre soin de vos hormones, un des premiers outils qui plus est gratuit est donc de veiller à bien dormir et à dormir assez en se couchant plus tôt, en évitant les écrans le soir, en favorisant les activités calmes, en évitant les lumières trop agressives, en vous assurant que la température de votre chambre soit fraîche (plus de conseil dans mon article à ce sujet sur le site de Pukka)… bref des conseils que vous avez déjà entendu 1000 fois et qui vous font peut-être lever les yeux au ciel tellement c’est simple, mais ne les négligez pas ! Parfois les choses les plus simples sont les plus efficaces.
Rythme circadien
Le rythme circadien c’est notre horloge interne de 24h : de nombreuses fonctions physiologiques sont rythmées par ce rythme circadien dont nos hormones.
D’un point de vue évolutif, notre corps se base sur les signaux de la nature pour réguler cette horloge de 24h : le soleil, la lune, la nature en général. Ainsi, le matin, notre corps est fait pour sécréter du cortisol quand le soleil se lève ce qui nous permet de sortir de notre lit sans difficulté. Le cortisol baisse dans l’après-midi, et laisse place à la mélatonine qui elle est sécrétée le soir en réponse à la lumière naturelle qui baisse. Ces « signaux lumineux » sont envoyés au cerveau par nos yeux.
Or aujourd’hui, nous sommes nombreux à être déconnectés de la nature : nous passons la plupart de notre temps à l’intérieur, nous sommes exposés à de la lumière artificielle que ce soit à l’intérieur ou dans la rue, nous passons peu de temps dans la nature… et nos yeux envoient des signaux erronés à notre cerveau : lumière led ou écrans qui ressemblent en quelques sortes à la lumière du soleil jusqu’à tard la nuit, peu d’exposition à la lumière du jour ou de la lune, sommeil pas du tout en phase avec le rythme du soleil… De ce fait, les nombreuses fonctions régulées par le rythme circadien et le sommeil sont impactées négativement, dont nos hormones.
Pour réguler nos hormones, quelques réflexes simples à la portée de la majorité d’entre nous est de pointer le bout de notre nez dehors, ne serait-ce qu’en ouvrant la fenêtre pour s’exposer à la lumière du jour le matin, mais aussi d’éviter les écrans et les lumières agressives le soir.
Perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens, ce sont des substances qui ressemblent structurellement à nos hormones naturelles. Une fois dans notre corps (via ce que l’on mange, l’air qu’on inhale, les produits/textiles au contact de notre peau…), ils circulent dans le sang et viennent prendre la place de nos hormones sur les récepteurs hormonaux de nos cellules. Une fois emboîtés sur ces récepteurs, les perturbateurs endocriniens affectent notre activité hormonale. Ils contribuent ainsi énormément aux dérèglements hormonaux et notamment ceux qui reviennent souvent en en consultation à mon cabinet : endométriose, SOPK, SPM, aménorrhée, hypothyroïdie, sous-fertilité, acné, chute de cheveux…
S’il est impossible de n’être exposé à aucun perturbateur endocrinien (il y en a des milliers partout tout le temps !), on peut réduire notre exposition en choisissant des aliments, produits, habits, ustensiles et autres objets du quotidien inoffensifs et respectueux de notre physiologie. Je vous donne plein d’idées pour ce faire dans cet article.
Mouvement
On sait tous que le sport est bon pour la santé. Il permet en effet de réguler la glycémie et les hormones, de stimuler la neuroplasticité (la capacité du cerveau à créer de nouvelles conexions), de favoriser la circulation sanguine… entre autres !
Mais saviez-vous que trop de sport ou du sport trop intense pouvait être néfaste ? Oui car il stimule alors la sécrétion d’inflammation et de cortisol, ce qui est totalement gérable chez les personnes en pleine santé, mais qui est notamment problématique chez les personnes qui souffrent de dérèglements hormonaux, car cortisol et inflammation y contribuent et viennent donc les entretenir.
Plutôt que d’employer le mot « sport » qui personnellement me fait penser à des activités souvent intenses, je préfère employer le mot « mouvement », qui inclue les activités physiques douces comme la marche, le yoga doux, les danses douces ou autres qui ne sont pas « agressives » envers notre physiologie. Pas besoin de finir trempée, il suffit de bouger ! Une simple marche de 20 à 40 minutes peut déjà faire beaucoup !
Voilà donc autant d’idées qui peuvent vous aider à constituer une base solide sur laquelle construire votre équilibre hormonal.
Bonjour Marion,
Merci pour ce partage de conseils au travers de ce post.
Travaillant au contact de patientes atteintes d’endométriose, je suis raccord avec vos propos ; chouchoutons nos hormones et prenons en soin avec des gestes simples à mettre en place au quotidien.
Toujours silencieuse mais lectrice de vos post ; je souhaitais manifester mon plaisir de vous lire à chaque fois et de vous encourager à poursuivre encore et encore car vous devez être d’une précieuse aide pour beaucoup de femmes.
Belle soirée à vous,
Zoé
Un grand merci Zoé pour ce commentaire 🙂