Les tests que j'utilise

A l’issue d’une consultation, il m’arrive de suggérer à mes clientes de faire des tests quand je suspecte la présence d’un dysfonctionnement précis, quand on a besoin de nouvelles informations pour cibler les interventions nutritionnelles, ou quand on n’arrive pas à faire évoluer la situation.

Ces tests nous apportent toujours des réponses précises qui nous permettent d’infirmer ou de confirmer des hypothèses, de mettre en lumière des dysfonctionnements biochimiques sous-jacents et d’orienter nos actions pour enfin améliorer des soucis de santé souvent persistants depuis des années, et qui ne s’améliorent pas malgré de nombreuses consultations médicales.

Dans cet article, je vous propose de vous présenter les tests avec lesquels je travaille le plus souvent, en vous expliquant pourquoi ils sont pertinents et peuvent débloquer des situations.

La prise de sang

Je ne suis pas médecin et ne peux pas prescrire d’ordonnance pour une prise de sang. Cependant, quand je soupçonne un dysfonctionnement précis ou que j’ai besoin d’une information sans laquelle je ne peux pas continuer à avancer ou pas suggérer certaines interventions en particulier, je suggère à mes clientes d’aller consulter leur médecin, de leur expliquer pourquoi je soupçonne tel ou tel dysfonctionnement, et de demander au médecin de prescrire les analyses auxquelles j’ai pensé s’il est d’accord. Mes clientes reviennent ensuite me voir avec leurs résultats et je les interprète selon mon oeil de praticienne en santé fonctionnelle et mon interprétation n’est pas toujours la même que celle du médecin.

En effet, j’utilise des fourchettes souvent plus restreintes que celles des laboratoires, car je suis à la recherche de niveaux optimaux et non juste « ok » ou « passables ». Par ailleurs, je considère les marqueurs ensemble et pas de manière indépendante (ça change tout !). Par exemple, saviez-vous qu’un profil d’hypothyroïdie peut se voir aussi sur la glycémie, le cholestérol, les enzymes hépatiques, la fonction rénale… et j’en passe ! Simplement parcourir les résultats pour s’assurer que tout est dans les valeurs de référence est très réducteur et on peut passer à côté de beaucoup d’informations précieuses.

Encore mieux : quand on fait d’autres tests (par exemple ceux que je décris ci-après), on peut analyser leurs résultats en parallèle de ceux de la prise de sang, ce qui met souvent en lumière des éléments qui ne sont pas évidents avec la prise de sang seule.

L’interprétation d’une prise de sang est bien plus complexe qu’il n’y parait, et demande des années de formation et d’expérience !

 

Le DUTCH test

DUTCH = Dried Urine Hormone Testing for Comprehensive Hormones.
Le DUTCH test est un test hormonal très complet qui nous donne bien plus d’informations qu’un bilan hormonal sanguin.

Il s’agit d’un test urinaire sur 24h qui met en lumière plusieurs métabolites d’oestrogène, comment ils sont détoxifiés via les phases 1 et 2 de detox du foie, comment fonctionne la méthylation, de nombreux métabolites androgéniques (testostérone mais aussi DHEA, DHEA-S, androsténédione, DHT…), l’activité d’enzymes cruciales pour les conversions hormonales (aromatase, 5-alpha-reductase, COMT…), les métabolites de progestérone, l’évolution du cortisol/cortisone sur 24h, la mélatonine, on peut même avoir des indices précis sur ce qu’il se passe au niveau de la fonction thyroïdienne… ainsi que des marqueurs d’acides organiques urinaires… bref ça en dit long sur nos hormones et leurs interactions !

Certes ce test a un coût, mais à mes yeux ce coût est totalement justifié tellement on en apprend sur sa santé.
Néanmoins, c’est un test que je propose plus rarement à mes clientes que les tests dont je vais vous parler dans les posts à venir. Car ce test a beau nous en dire énormément sur l’état de nos hormones, parfois ils ne fait qu’ajouter des questions… En effet, c’est bien beau de savoir comment se comportent nos hormones mais encore faut-il comprendre pourquoi, et pour ça, d’autres tests peuvent nous en dire long. Comme je dis toujours, les dérèglements hormonaux ne sont qu’un symptôme de quelque chose de plus profond !

Conclusion : n’allez pas dépenser votre argent pour un DUTCH test juste parce que vous avez des dérèglements hormonaux. Il y a peut-être d’autres tests plus pertinents à faire dans un premier temps. Et aussi, comme tous les tests fonctionnels, vous aurez besoin d’un praticien formé à l’interprétation de ce test très complexe pour en tirer du sens, et pour savoir quoi faire à partir des résultats pour améliorer votre santé.

Le GI Map

Le GI Map (Gastro Intestinal Microbial Assay Plus) est le test de selles le plus complet que je connaisse. Il s’agit d’un test PCR, une technique plus sensible et précise que d’autres, qui permet de mettre en lumière de nombreux éléments potentiellement présents, absents, trop ou pas assez présents dans le système digestif comme :

– Helicobacter Pylori, une bactérie pouvant réduire massivement l’absorption des nutriments, causer du reflux et des aigreurs d’estomac, favoriser la prolifération de substances indésirables dans les intestins, contribuer aux maladies auto immunes de la thyroïde… Ce test est bien plus sensible qu’un test respiratoire pour la détecter (beaucoup de personnes étant négatives au test respiratoire sont positives pour H.Pylori sur le GI Map)
– des parasites
– des vers
– des proliférations fongiques
– des bactéries du microbiote intestinal
– la fonction immunitaire
– la capacité d’absorption
– la sensibilité au gluten
– la perméabilité intestinale
– des marqueurs d’auto-immunité
– la résistance à certains antibiotiques

Bref, des éléments cruciaux qui peuvent largement affecter l’ensemble de notre santé, et notamment nos hormones (oui, réguler les hormones passe par un travail sur les intestins avant tout !).

Par exemple cela me permet de voir des contributeurs majeurs d’acné, d’endométriose, de SOPK, de SPM, d’anxiété, d’Hashimoto, de sous-fertilité, de carences nutritionnelles…

C’est un test onéreux mais « worth every penny » comme on dit en anglais (i.e. on en a pour son argent).

Comme tous les tests fonctionnels, vous aurez besoin d’un praticien formé à l’interprétation de ce test très complexe pour en tirer du sens, et pour savoir quoi faire à partir des résultats pour améliorer votre santé (sinon pour le coup vous aurez dépensé des sous pour rien).

Le HTMA

HTMA = Hair Tissue Mineral Analysis. Traduction : analyse des minéraux au sein des cheveux.

Le HTMA est le moyen le plus pertinent et adéquat de connaître le statut de minéraux à l’intérieur de la cellule. C’est d’ailleurs bien plus pertinent qu’une prise de sang pour évaluer le statut nutritionnel.

En effet une prise de sang ne montre qu’un « snapchot » à un instant t, or :
– la teneur en minéraux du sang peut changer d’une minute à l’autre, alors que l’analyse des cheveux montrent un panorama du statut nutritionnel sur 3-4 mois ;
– le sang est un véhicule censé délivrer les nutriments aux cellules, or on peut avoir beaucoup de zinc dans le sang mais le zinc ne rentre pas forcément dans les cellules (c’est très courant !)
– enfin le sang ne contient qu’1% du magnésium du corps, qu’1% du calcium du corps, le reste devant se trouver dans les cellules justement, dans les os… ce qui n’est pas très révélateur finalement.

Le HTMA analyse 35 éléments dont 28 minéraux (calcium, magnésium, potassium, cuivre, cobalt, zinc, sélénium…) et 7 métaux lourds (mercure, uranium, aluminium, arsenic…), et les ratios entre certains minéraux peuvent nous en dire long sur la thyroïde, les glandes surrénales, le foie, la régulation de la glycémie, les hormones, l’absorption des nutriments…

Ce test est plus accessible que les autres tests fonctionnels que je vous ai présentés précédemment, et est toujours extrêmement révélateur. Par exemple en sachant l’interpréter on peut comprendre le rôle des minéraux et des métaux lourds dans l’endométriose, les fibromes, le SOPK, le SPM, les soucis d’humeurs, les symptômes de périménopause, la fatigue, la sous-fertilité, les douleurs musculaires et articulaires ou même la fibromyalgie, l’hypothyroïdie…

Attention : il paraît simple à interpréter, mais au contraire, il est extrêmement complexe. Vous ne pourrez pas en tirer beaucoup en essayant de l’interpréter seule ou en confiant l’interprétation à un praticien qui n’a pas été spécifiquement formé à l’interprétation de ce test. Par exemple ce n’est pas parce que le magnésium semble élevé qu’il l’est !

Voilà donc un petit aperçu de tests qu’il est possible de faire avec moi en consultation.

Vous me demanderez peut-être où l’on peut faire ces tests : ils se font via des laboratoires étrangers, et pour la plupart il faut passer par un praticien. Et quoiqu’il en soit, comme vous l’aurez compris je vous déconseille fortement de faire des test quels qu’ils soient sans accompagnement d’un professionnel spécialisé dans l’étude des tests en question, sans quoi à mes yeux ça ne vaut pas la peine.