alcool

En tant que nutrithérapeute, je parle énormément d’alimentation et de compléments alimentaires. Mais il ne faudrait pas oublier ce qu’on boit ! Suite à un article sur l’eau qui a fait beaucoup réagir, j’ai décidé encore une fois de mettre les pieds dans le plat et de parler d’alcool, un sujet sensible ! D’autant plus sensible que les fêtes approchent, période hautement arrosée… Loin de moi l’idée de gâcher la fête, je souhaite simplement vous donner le quelques infos clés pour prendre soin de vous.

Pour faire court (rien ne sert de tourner autour du pot ou d’y aller par quatre chemins !), à mon sens l’alcool est un NO GO quand on a des dérèglements hormonaux. Même de temps en temps. Même à petites doses. Voilà, c’est dit !

Alors bien sûr il y a de multiples facteurs à l’oeuvre dans des dérèglements hormonaux, et ça ne va pas suffire à régler votre problème, mais pour dire les choses simplement l’alcool est un véritable perturbateur endocrinien (= perturbateur hormonal) au même titre que le plastique par exemple !

Je m’explique…

Déjà, l’alcool est un coup dur pour le foie. Le foie est le plus grand organe après la peau. Il passe ses journées à filtrer des litres et des litres de sang chaque seconde pour en retirer les toxines (autrement dit ce qu’il considère comme des déchets à évacuer du corps). Or l’alcool est une toxine. Chaque verre d’alcool apporte donc son lot de travail pour le foie, qui est souvent déjà overbooké de nos jours car notre environnement ne manque pas de toxines en tous genres (pollution, médicaments, alimentation industrielle etc…). En gros, l’alcool c’est un petit fardeau en plus. Cela augmente forcément la charge de travail du foie, qui peut à la longue fatiguer. C’est d’autant plus préoccupant que le foie est un des organes les plus importants pour le métabolisme hormonal, autrement dit pour réguler les hormones. Un foie overbooké = des hormones déréglées.

Ensuite, en plus de perturber la régulation des hormones au niveau du foie, l’alcool empêche l’absorption des vitamines du groupe B, toutes essentielles pour l’équilibre hormonal. En effet, les vitamines B sont essentielles à la fonction thyroïdienne, au fonctionnement des glandes surrénales ou encore des ovaires, à la production de progestérone, à l’ovulation… et j’en passe !

L’alcool perturbe les hormones au global, mais surtout l’oestrogène. En effet, il suffit d’un peu d’alcool pour faire monter l’oestrogène en circulation de manière assez remarquable. Ce serait possiblement dû à l’augmentation de l’activité de l’enzyme aromatase sous l’effet de l’alcool, une enzyme transformant les hormones androgènes en oestrogène. Ce pourquoi l’alcool est particulièrement néfaste chez les femmes ayant une activité oestrogénique trop marquée. C’est notamment le cas de la plupart des femmes souffrant d’endométriose, de fibromes, de règles abondantes, douloureuses, de règles avec des caillots ou encore de femmes ayant un cancer hormono-dépendant (ce pourquoi les études montrent qu’il n’y a pas de dose minimum anodine vis-à-vis du risque de cancer du sein). C’est aussi le cas des femmes en périménopause, cette période de 3 à 10-12 ans précédant l’arrêt total des règles, caractérisée par des fluctuations parfois gigantesques d’oestrogène pouvant atteindre des niveaux inédits dans la vie d’une femme, provoquant des symptômes embêtants voire carrément handicapants comme les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes.

Aussi, en perturbant le sommeil, l’alcool perturbe indirectement les hormones. L’alcool est loin d’être soporifique : même si on en a l’impression, en réalité, l’alcool réprime une certaine phase du sommeil, ce qui fragmente nos nuits et nous empêche de réellement nous reposer. Or il suffit d’une moins bonne nuit de sommeil pour générer une réaction de stress chronique le lendemain, ce qui perturbe la glycémie pour la journée. Or une glycémie perturbée est inflammatoire, et l’inflammation est le terreau des déséquilibres hormonaux.

Sachez enfin que femmes et hommes ont des physiologies très différentes, notamment en ce qui concerne l’alcool : il se trouve que les femmes le métabolisent moins bien et moins vite que les hommes (même à poids égal). Autrement dit une femme aura plus d’alcool dans le sang et plus longtemps qu’un homme (pour une même dose consommée et un même poids). Ensuite l’alcool passe du sang vers les cellules et tissus, or il s’agit concrètement d’une toxine cellulaire. Les hormones étant synthétisées dans nos cellules (ça commence dans les mitochondries), forcément l’alcool va leur être néfaste.

Alors je sais c’est loin d’être facile de ne pas boire si on aime ça, ou si on ne souhaite pas boire alors que socialement “il faut” boire…  mais à mes yeux si vous avez des soucis hormonaux alors ça vaut vraiment le coup de réduire votre consommation au maximum !

Qu’en pensez-vous ?