burnout

Le burnout est un « point de bascule » : il arrive quand, après une longue période de stress chronique, notre corps perd sa résilience qui nous avait permis de tenir tout ce temps, et finit par nous « lâcher ».

On passe alors d’une période où on tenait « sur les nerfs », c’est-à-dire grâce aux hormones du stress (cortisol) qui nous boostaient en recrutant du sucre dans le sang, en affinant notre concentration, en nous rendant plus réactif, plus alerte, en nous motivant…

… à un KO technique : nos batteries sont à plat, on est crevé, irritable, anxieux, pessimiste, émotif, ridé, rincé… et probablement aussi criblé de soucis de santé quels qu’ils soient.

Cette période de résilience (quand on tenait « sur les nerfs ») nous a littéralement épuisé de l’intérieur : quand le cerveau perçoit du stress, il va modifier notre physiologie pour qu’on ait de quoi survivre au stress. Quitte à délaisser les « affaires courantes » que sont la digestion, l’entretien des tissus, l’immunité, le cycle menstruel et la fertilité… Ce pourquoi on finit KO et avec des symptômes multiples.

Mais finalement, quand on pense que le burnout c’est le corps qui nous lâche, pourquoi pas changer d’état d’esprit et penser qu’en réalité notre corps nous protège ? Car oui, en disant STOP, il nous protège de la catastrophe (oui ça pourrait être pire que le burnout !) en nous obligeant à nous arrêter et à repenser notre vie : qu’est-ce qui nous a mené au burnout ? comment a-t-on pu se mettre dans cette situation extrême ? que changer pour se remettre sur pieds ?

Dans cet article, je m’arrête sur certains points clefs du burn-out : physiologie, hormones, nutrition… en espérant que ça vous donnera des pistes pour commencer à aller mieux !

 

Burn-out « externe »

Le burnout arrive souvent « depuis l’extérieur ». Ce que je veux dire par là, c’est qu’il est souvent la conséquence d’un stress émotionnel et psychologique provenant de circonstances extérieures : job éreintant, harcèlement moral, rythme de vie intenable, charge mentale immense, sollicitations incessantes… sur la durée.

Mais le burnout n’est jamais qu’externe. Puisque si son origine provient d’un stress émotionnel causé par des circonstances extérieures, il s’imprime toujours physiquement, physiologiquement. Les conséquences du burnout ne sont donc pas que « dans notre tête ».

Le burnout arrive quand notre corps n’en peut plus d’être constamment en alerte, « à fond » à cause de ce stress émotionnel qui a trop duré. C’est comme si on conduisait notre voiture des mois durant sans jamais s’arrêter, sans jamais remplir le réservoir à fond, sans jamais l’entretenir, sans jamais lui faire passer le contrôle technique. A ce rythme il y a des chances pour que la voiture casse un jour ou l’autre.

Eh bien nous c’est pareil, il y a un jour où on finit par « casser » physiquement. Le stress chronique nous bouffe de l’intérieur, crée de l’inflammation qui dégrade les tissus, dérègle la glycémie qui perturbe les hormones, épuise nos stocks de nutriments qui sont brûlés à vitesse grand V.

Ce pourquoi le burnout peut s’exprimer physiquement de multiples façons : dépression, anxiété, fatigue bien sûr, mais aussi dérèglements du cycle menstruel, SOPK, endométriose, fibromes, acné, allergies, eczema, urticaire, psoriasis, soucis articulaires, maladies auto-immunes… Corps et esprit ne font qu’un !

 

Burn-out « interne »

Après le burn-out « externe », parlons du burn-out « interne ». Par burn-out « interne », je veux dire que le stress peut provenir de l’intérieur de notre corps : on a appelle cela le stress physiologique.

Quelques exemples de ce qui crée du stress physiologique : carences nutritionnelles cellulaires, sous-nutrition, mauvaise posture, proliférations d’infections chroniques (parasites, bactéries, proliférations fongiques), surpoids, sous-poids, manque de sommeil, charge toxique (trop de déchets dans le corps)…

Tout cela génère dans notre corps une réaction de stress équivalente à ce qu’il se passe en cas de stress émotionnel/psychologique. Et cela peut amener à une multitude de symptômes physiques certes, mais aussi mentaux (déprime, dépression, anxiété, etc).

Tout ce stress physiologique peut être à l’oeuvre alors qu’on est à l’origine parfaitement serein !

Le burnout, ça va donc dans les deux sens !

 

Le postpartum : une forme de burn-out ?

Après une grossesse, notre corps a tout donné. Littéralement.

Pendant 9 mois, il a tout donné au bébé : en cas d’insuffisances ou carences nutritionnelles, notre corps est allé puiser dans nos ressources les plus profondes. Typiquement si on manque de gras, le corps va aller prendre du gras de notre cerveau pour le donner au bébé. Si on manque de minéraux il va aller puiser dans nos os pour les donner au bébé. Le but étant de donner les meilleures chances de survie au bébé. Quitte à nous laisser complètement carencée.

Sans parler du stress qui vient avec l’accueil d’un bébé dans notre vie, les perturbations massives de sommeil, le manque cruel de temps pour s’occuper de soi, l’impossibilité de se reposer, la charge mentale qui explose…

Si ça ce n’est pas un burnout, je ne sais pas ce que c’est !

Si vous avez des enfants, comment avez-vous vécu l’après accouchement ? L’avez-vous vécu comme un burnout ?

 

Le burn-out est-il un trauma ?

Pour moi la réponse est oui, sans hésiter !

Le burnout c’est le point de bascule après un stress chronique qui a mis notre corps et notre esprit à rude épreuve. C’est le moment où on craque. C’est violent. Et c’est quelque chose qui perturbe massivement notre système nerveux qui, après le burnout, reste souvent en « alerte » en permanence (même si on s’est remis du burnout) alors même qu’il n’y a pas de menace, de stress, ou de raison d’être en panique.

Cette réaction est la même qu’après un choc émotionnel, un trauma (« petit » ou « grand » entre guillemets !) : pour nous « protéger », notre corps reste en alerte (notre système nerveux est constamment en mode alerte) alors qu’il n’y a plus de problème.

Or quand le système nerveux est constamment en alerte, notre corps en prend un coup. Car notre corps, pour fonctionner, a besoin de se reposer, de se regénérer, d’avoir l’occasion de s’entretenir… Or il ne peut pas faire tout ça s’il est constamment sur le qui-vive.

Ce pourquoi je considère le burnout comme un trauma (et le trauma comme un burnout d’ailleurs). Pour moi les deux sont indissociables, et les deux nécessitent un travail de recalibrage du système nerveux !

 

Burn-out : non, nos glandes surrénales ne sont pas « fatiguées »

Avez-vous déjà entendu le terme de « fatigue surrénale »/« fatigue surrénalienne » ?

C’est l’image qu’on utilise souvent pour parler du burnout : après souvent des mois et des années à pomper du cortisol pour gérer le stress perçu par le cerveau, les glandes surrénales « fatigueraient » de plus en plus et finiraient par ne plus fonctionner. Résultat on est KO, crevé, épuisé. On est en burnout.

Or en réalité ça ne se passe pas comme ça. Les glandes surrénales ne sont qu’un exécutant dans l’histoire : c’est le cerveau qui leur ordonne de produire du cortisol en percevant du stress. Si les glandes surrénales finissent par réduire la production de cortisol, ce n’est pas parce qu’elles sont fatiguées, mais parce que le cerveau leur demande d’arrêter.

Comme d’habitude, c’est le cerveau qui commande et qui, pour nous protéger des effets néfastes du cortisol à long terme, dit STOP aux glandes surrénales.

Ce pourquoi je n’utilise pas cette expression de « fatigue surrénale » qui porte à confusion !

 

Burn-out et hormones : quels liens ?

Glandes surrénales, ovaires et thyroïde fonctionnent en triptyque. Ces glandes sont interdépendantes et indissociables. Autrement dit on ne peut pas les considérer de manière indépendante les unes des autres.

Avant d’en arriver au burnout, nos glandes surrénales doivent produire énormément de cortisol sur le long terme pour réagir au stress chronique perçu par le cerveau. En parallèle, en réaction au stress, elles produisent des hormones androgènes en quantité. Ces hormones androgènes trop présentes peuvent à elles seules, sous l’effet du stress, créer un SOPK, ou indépendamment du SOPK, de l’acné, une chute de cheveux, une hyperpilosité, des soucis d’ovulation/de cycle menstruel et donc de fertilité.

En retour ces hormones androgènes en excès peuvent perturber la glycémie et l’insuline. Or des problèmes de régulation de la glycémie et de l’insuline engendrent à leur tour une surproduction d’hormones androgènes (c’est le serpent qui se mort la queue), mais aussi des perturbations d’oestrogène au niveau des ovaires, et de progestérone, qui peuvent là aussi amener à pléthore de symptômes hormonaux.

Le cortisol en quantité et sur la durée, couplé aux hormones sexuelles déréglées perturbent forcément la thyroïde qui joue un rôle primordial sur l’ovulation, les taux d’oestrogène, de progestérone, la fertilité, la glycémie (via l’entrée du sucre dans les cellules), mais aussi sur le poids, la pousse des cheveux ou encore l’équilibre digestif.

En bref, les hormones (sexuelles ou non sexuelles, peu importe), sont organisées en grand écosystème ♻️ : quand l’une d’elle est sollicitée à fond sur le long terme (en l’occurrence le cortisol en cas de stress chronique), alors elle ouvre la voie à une série de déséquilibres qui impliquent d’autres hormones.

Aviez-vous conscience des répercussions d’un burnout sur nos hormones ?

 

Burn-out et nutrition : de quoi mon corps a-t-il besoin ?

Le stress chronique qui mène au burnout est l’équivalent d’un marathon pour le corps. Car en situation de stress, le corps mobilise beaucoup plus de ressources qu’en situation de détente. Ces ressources, ce sont les nutriments, typiquement les vitamines et les minéraux, qui jouent le rôle de carburant pour toutes les réactions chimiques de notre corps.

Par exemple, en situation de stress, nos glandes surrénales ont besoin de fonctionner à plein régime pour produire du cortisol. Pour ce faire elles ont besoin de vitamines B, de magnésium ou encore de vitamine C, entre autres. En situation de stress chronique, on épuise très vite nos stocks et on se retrouve en carences de ces micro nutriments, qu’il est essentiel de trouver via l’alimentation et la complémentation.

A mes yeux le point de départ nutritionnel en cas de burnout serait donc le magnésium, les vitamines B et la vitamine C. Mais bien entendu on peut aller beaucoup plus loin. Simplement il convient d’individualiser en fonction de la situation de chacun.

 

Pourquoi la nutrition ne suffit pas ?

Quand on en est au stade de burnout après trop longtemps à vivre un stress chronique, notre corps accuse le coup : probables carences nutritionnelles avancées, système nerveux en overdrive, glandes surrénales, foie et thyroïde qui ont dû sacrément cravacher… Dans ce type de situation, le travail nutritionnel est absolument essentiel, rien que pour redonner au corps le fuel dont il a besoin sous forme de vitamines, minéraux et autres nutriments pour relancer la machine.

MAIS ce travail nutritionnel ne nous dispense en aucun cas d’opter pour d’autres stratégies. Car quand on en est au stade du burnout, on a besoin certes de support nutritionnel (c’est la base !) mais aussi de repos, de ralentir, de mettre un point d’honneur à privilégier le sommeil. Egalement à travailler à recalibrer son système nerveux. Et aussi à modifier notre quotidien pour qu’il devienne soutenant de notre physiologie plutôt que destructeur. Tout cela est absolument incontournable pour s’en sortir.

Comme d’habitude, la nutrition ne fait pas tout !

 

Le burn-out : une bénédiction ?

Le burnout est clairement une épreuve à la fois émotionnelle et physique. Mais avec du recul, étant personnellement passée par là, je le vois comme une vraie bénédiction :

  • mon premier burnout il y a des années durant une expérience professionnelle humainement très difficile m’a permis de me donner le coup de pied pour me réorienter (face au mur, je n’avais plus de perspectives pro et c’est ça qui m’a fait dire « c’est maintenant ou jamais » pour poursuivre ma passion de la nutrition de manière professionnelle).
  • il m’a aussi permis d’écouter mon intuition, mon « gut feeling » : dès la première semaine dans ce job, je savais que je ne me sentais pas bien, que j’étais sous pression et que ça allait durer. Je ne le sentais tout simplement pas. Mais parce que ça avait été dur de décrocher ce job, parce que je le prenais comme un challenge, parce que je ne voulais pas d’ « échec », parce que je me suis persuadée que ça irait mieux avec le temps, j’ai continué. Si je m’étais écoutée, mon corps n’aurait pas eu à me signaler que c’était la mauvaise voie via le burnout.
  • il m’a aussi permis de me faire respecter, d’apprendre à dire non quand ça ne va pas, quand quelque chose ne me convient pas. Je me suis faite littéralement exploitée dans ce job, sans rien dire, en courbant l’échine. Aujourd’hui après cette expérience je sais poser les limites (même si c’est toujours un work in progress !).
  • la 2e fois que j’ai senti le burnout arriver, au début je l’ai ignoré, mais j’ai fini par l’écouter quand mon corps ne m’a pas laissé le choix en développant un urticaire géant chronique quotidien de la tête aux pieds. J’ai n’ai eu d’autre choix que d’adapter ma vie pour qu’elle soit plus alignée à mes besoins. En l’occurrence l’enseignement que j’en ai tiré c’est que c’est bien beau de vivre de sa passion (la nutrition, aider les autres à révolutionner leur santé), mais si on cravache trop, si on s’en demande trop à soi-même, on finit par ruiner sa propre santé… Et à quoi ça sert de prendre soin de la santé des autres pour finalement se ruiner la sienne en travaillant ?

Et vous, qu’est-ce que le burn-out vous a appris ?