règles

A l’occasion de la sortie de mon Ebook Endométriose, je m’arrête (en vrac !) sur quelques idées reçues, questions fréquemment posées ou réalités peu abordées sur le sujet. Bonne lecture !

Au-delà des douleurs menstruelles

Quand on entend « endométriose », en général on pense tout de suite aux douleurs menstruelles autrement appelées dysménorrhées, le symptôme phare de l’endométriose. Je précise qu’on parle souvent de « crampes » menstruelles mais sachez que les douleurs n’ont rien avoir des crampes musculaires classiques : les douleurs menstruelles d’endométriose peuvent être d’une intensité à se rouler par terre en pleurant ! Et au-delà des douleurs menstruelles, l’endométriose, c’est aussi :

? des douleurs quand on va aux toilettes (dyschézie, dysurie)
? des douleurs pendant ou après les rapports (dyspareunie)
? des douleurs neuropathiques
? des troubles digestifs parfois handicapants
? de la fatigue chronique
? dans certains cas des soucis de fertilité

Par conséquent, l’endométriose, c’est aussi :
? une vie sociale compromise
? une vie de couple compromise
? une vie professionnelle compromise
? une errance médicale
? beaucoup d’incompréhension des gens qui nous entourent
? et donc beaucoup de souffrances physiques et émotionnelles.

Car oui, l’endométriose est une maladie chronique et invisible… mais est-elle une fatalité ? est-ce une maladie à vie ?

Ma réponse : NON, l’endométriose n’est pas un fléau qu’il faut se trainer à vie. Certes, l’endométriose est une maladie chronique, mais il est tout à fait possible de renverser le cours de la situation, de faire régresser les lésions et de vivre sans symptôme, sans douleur.

Mais encore faut-il faire l’effort d’aller explorer l’endométriose en profondeur : au-delà de l’inflammation et de l’oestrogène dont on parle beaucoup, il y a bien d’autres considérations à explorer, des causes sous-jacentes qui, si on les ignore, continueront de nous rendre malade malgré tous nos efforts.

 

Un dérèglement hormonal, vraiment ?

On associe toujours endométriose et hormones. On pense que c’est un souci gynéco. On dit que c’est un « déséquilibre hormonal ». Et en effet, l’endométriose est alimentée par l’oestrogène, une des hormones sexuelles qui domine chez la femme. L’oestrogène est le carburant de l’endométriose : en tant qu’hormone de croissance, l’oestrogène va faire croître les lésions d’endométriose, qui peuvent elles-même produire de l’oestrogène, amenant à un excès d’oestrogène… c’est un cercle vicieux ! ? On s’évertue donc souvent à réduire l’oestrogène, que ce soit avec des médicaments qui le suppriment complètement (c’est le but des traitements hormonaux proposés contre l’endométriose comme la pilule ou la ménopause artificielle) ou via l’alimentation et des compléments alimentaires qui l’apaisent.

Or ce faisant on peut réduire et gérer les symptômes mais pas réellement solutionner le problème. Car l’oestrogène n’est que la partie visible de l’iceberg : l’excès d’oestrogène n’est qu’une conséquence de la partie immergée de l’iceberg ! L’excès d’oestrogène n’est qu’un symptôme de dérèglements plus profonds ! Mon approche pour renverser le cours de l’endométriose et dissiper tous les symptômes est d’aller voir ce qu’il se passe sous l’iceberg pour comprendre les causes et contributeurs sous-jacents à l’oeuvre et ensuite de les cibler via la nutrition. En tout cas c’est comme ça que ça a marché pour moi ?

 

Des règles qui coulent à l’envers, vraiment ?

Il fut un temps où tout le monde pensait que l’endométriose, c’était de l’endomètre à l’extérieur de l’utérus (l’endomètre c’est la couche de sang qui tapisse l’intérieur de l’utérus et que l’on perd pendant les règles). La théorie qui expliquait cela partait du principe que pendant les règles, l’endomètre coulait “à l’envers”. Ainsi, plutôt que de descendre dans le vagin on pensait qu’il remontait via les trompes dans la cavité pelvienne pour s’y installer…

Sauf que cela fait déjà un moment que cette théorie est considérée comme obsolète, et pourtant beaucoup s’y accrochent… ?‍♀️ NON, l’endométriose n’est PAS de l’endomètre à l’extérieur de l’utérus ?‍♀️

La preuve en est :
〰️ certaines femmes ménopausées ayant encore des symptômes (n’ayant plus de règles)
〰️ certains hommes avec de l’endométriose (!) (n’ayant jamais eu de règles donc)
〰️ des lésions déjà présentes chez certains foetus (n’ayant jamais eu de règles donc).

Pour comprendre l’endométriose, la prendre en charge de manière pertinente et pouvoir enfin s’en sortir, il est nécessaire de se tenir au courant de l’actualité scientifique !

Est-ce génétique ?

Les femmes dont la mère ou la soeur ont une endométriose ont 6 fois plus de risques d’avoir une endométriose elles-mêmes. Il est donc tout naturel d’étudier le potentiel rôle du facteur génétique dans l’endométriose. Plusieurs études de grande ampleur ont identifié certaines variations génétiques pouvant être corrélées à l’endométriose, mais celle-ci n’expliquerait que 6% des cas.

L’état de la recherche reste préliminaire sur le sujet, et il est important de se rappeler que la génétique n’est pas une sentence : l’épigénétique nous apprend que les gènes peuvent s’exprimer ou non (s’allumer ou s’éteindre en quelques sortes) via l’action de facteurs déclencheurs ou inhibants (chimiques, physiologiques, infectieux, émotionnels…). Autrement dit, on a une grande marge de manoeuvre pour agir et “éteindre” les gènes potentiellement problématiques.

De plus, étant donné le rôle avéré des perturbateurs endocriniens dans l’endométriose, et que les membres d’une même famille grandissent et évoluent dans le même environnement (donc potentiellement exposés aux mêmes perturbateurs endocriniens, au même degré), à mon sens le facteur génétique n’est peut-être pas si puissant que certains peuvent le penser.

A la lumière de toutes ces informations, il y a beaucoup d’espoir, puisqu’on peut réellement agir. L’endométriose n’est pas une fatalité qu’il faut se traîner toute sa vie jusqu’à la ménopause (et parfois au-delà !). On peut toutes agir dès aujourd’hui pour aller mieux.

 

Les traitements ne sont que des pansements

Les anti-inflammatoires réduisent les douleurs d’endométriose mais ne les empêchent pas de revenir (et en passant peuvent contribuer aux mécanismes de l’endométriose en perturbant le microbiote et en favorisant la perméabilité intestinale).

Les traitements hormonaux (pilule, implant, ménopause artificielle…) suppriment l’activité des ovaires et donc la production naturelle d’hormones sexuelles. Cela masque les déséquilibres hormonaux qui alimentent l’endométriose, masquent ? au passage les symptômes, mais à l’arrêt de ces traitements l’endométriose peut revenir comme avant (et en passant peuvent contribuer aux mécanismes de l’endométriose aussi).

La chirurgie peut être salvatrice chez beaucoup de femmes, chez d’autres elle ne change rien ou bien empire les symptômes. Et si la chirurgie n’est pas faite avec une technique précise relativement peu pratiquée, on n’enlève que la surface des lésions en laissant leurs racines qui peuvent “faire pousser” à nouveau de l’endométriose.

Les solutions médicales contre l’endométriose ont tous leur place dans un parcours thérapeutique, mais il est important de savoir qu’ils ne “traitent” pas l’endométriose, ils ne règlent pas le problème. Ils peuvent être très pertinents pour avoir du répit au niveau de la douleur, pour retrouver un confort de vie, parfois pour débloquer des soucis de fertilité…

Mais à mon sens ce n’est pas la seule voie. Comme toutes les maladies chroniques, l’apport d’autres expertises est nécessaire pour renverser le cours de l’endométriose et vivre sans symptômes. Médecins et nutrithérapeutes (et tous les autres praticiens de santé naturelle) devraient travailler main dans la main pour servir au mieux leurs patientes et clientes.

 

L’errance médicale

L’endométriose rime souvent avec :

〰️ Grande difficulté à identifier les lésions sur échographie ou IRM
〰️ Manque de formation des médecins
〰️ Incompréhension de la souffrance physique et émotionnelle des patientes
〰️ Solutions allopathiques limitées
〰️ Symptômes qui persistent malgré prise d’un traitement
〰️ Normalisation des douleurs menstruelles
〰️ Manque de temps et donc manque d’écoute

Tout cela mène souvent à un diagnostic très tardif, à une prise en charge limitée, à des patientes mal informées, pas prises au sérieux, déconcertées, désespérées et par conséquent terriblement seules ?

L’errance médicale… la sentence d’une maladie chronique et invisible somme toute… sauf si…

Sauf si, informées, on adopte une attitude active vis-à-vis de sa santé, on demande un deuxième (3e, 4e…) avis, si on pose des questions, si on trouve des médecins spécialisés dans l’endométriose qui ont l’habitude de cette maladie et l’expertise indispensable à une bonne prise en charge et avec qui “le courant passe”, si on trouve aussi des praticiens de santé naturelle eux aussi spécialisés dans l’endométriose… Et là, la “magie” opère, vous vous êtes constitué une équipe de choc pour bien vous entourer dans ce parcours, avec des approches différentes mais tellement complémentaires !

 

La nutrition peut-elle vraiment aider ?

Les nutriments que l’on avale via l’alimentation sont absorbés dans le corps via les intestins et vont permettre de construire des tissus, hormones, neurotransmetteurs, enzymes, de produire de l’énergie, de réaliser les multiples réactions chimiques qui ont lieu chaque seconde dans chaque cellule… comment la nutrition ne pourrait-elle pas jouer un rôle sur notre santé ?!

Bien sûr que la nutrition peut aider, c’est même un socle indispensable à mes yeux pour surmonter l’endométriose. Ainsi la nutrition peut agir en surface et en profondeur : en apaisant l’inflammation caractéristique de l’endométriose, en apaisant la production d’oestrogène, en estompant la douleur, en favorisant son élimination en aidant le foie et les intestins, en régulant le microbiote intestinal, en régulant la glycémie, en comblant de multiples carences, en éradiquant des infections chroniques potentiellement à l’origine de votre endométriose, en aidant à l’élimination des perturbateurs endocriniens, en régulant le système immunitaire…

Certes, la nutrition ne fait pas tout car la santé est plus complexe que cela, mais la nutrition a un pouvoir puissant sur la biochimie de notre corps, il serait donc dommage de s’en priver !

 

L’endométriose : vrai du faux

Pour finir, voici quelques mythes à déconstruire sur l’endométriose :

L’endométriose, c’est de l’endomètre à l’extérieur de l’utérus.
FAUX ?? retournez lire un des posts précédents !

Il faut prendre la pilule quand on a de l’endo
FAUX, la pilule est une option pour masquer les symptômes, mais qui ne règle pas le problème. Si on ne souhaite pas prendre la pilule la nutrition peut énormément aider !

❌✔️Endométriose = problèmes de fertilité.
PAS FORCEMENT ! Les femmes ayant de l’endométriose qui ne recontrent pas de soucis de fertilité sont plus nombreuses que celles qui ont des obstacles dans leur projet bébé.

❌✔️Le complément DIM permet de réguler l’oestrogène.
PAS FORCEMENT ! On est toutes uniques et si la réaction chimique de transformation de l’œstrogène que le DIM favorise fonctionne très bien chez vous, le DIM vous créera des problèmes sans solutionner les soucis d’oestrogène. Comme je dis toujours : ne vous auto-complémentez jamais !

❌✔️Il faut bannir la viande rouge quand on a de l’endométriose.
PAS FORCEMENT. A mes yeux tout est une question de qualité. De la viande (rouge ou pas) de mauvaise qualité sera forcément inflammatoire et donc néfaste. De la viande (rouge ou pas) de bonne qualité apportera des antioxydants (anti-inflammatoires), des nutriments qui favorisent l’équilibre hormonal, des acides aminés non présents ou peu absorbés via les végétaux… Ceci dit nous sommes toutes uniques et si on réagit mal à quelque chose, il faut s’écouter.

Il faut bannir les phytoestrogènes.
FAUX ! Ils ont une action 250 à 10000 fois inférieure à notre œstrogène et vont venir équilibrer l’œstrogène que vous en ayez trop ou pas assez. Enfin on en trouve dans plein d’aliments super pour l’endo : carottes, choux, graines de chia… il serait dommage de s’en priver !

 

Pour aller plus loin

Curieuse d’en savoir plus ? Je vous invite à découvrir mon Ebook Endométriose pour vous familiariser avec la partie immergée de l’iceberg et les dessous de ce dérèglement complexe, mon approche pour le surmonter et par où commencer pour enfin aller mieux.