Certains disent que toutes les maladies “commencent dans les intestins”. Il est vrai que tous les déséquilibres et soucis de santé ont un lien plus ou moins étroit avec la digestion… et en particulier les déséquilibres hormonaux.
Ainsi, si vous avez des déséquilibres hormonaux, vous avez forcément quelque chose à optimiser ou à “réparer” au niveau digestif, et ce même si vous n’avez AUCUN symptôme digestif ! En effet le piège est de penser que puisqu’on n’a pas de souci digestif, on peut zapper la digestion et se focaliser sur d’autres aspects. Malheureusement, en faisant cela, on passe totalement à côté d’une pièce centrale du puzzle pour “reconstruire” sa santé.
On me demande d’ailleurs souvent si, étant spécialisée dans les problèmes hormonaux, je veux bien prendre des clientes qui ont des soucis digestifs. La réponse est OUI puisque de toute façon il faut s’occuper de la digestion, même quand on n’a pas de problème digestif.
Transit et hormones
Le transit joue un rôle tellement important pour l’ensemble de notre santé, notamment en faisant sortir non seulement les éléments non digérés, mais aussi et surtout de nombreux déchets. Parmi ces déchets, il y a les hormones usées ou en trop. Si ces hormones ne sortent pas via les selles, alors on les accumule dans notre corps, et on a tendance à se retrouver avec des excès de certaines hormones. Ces excès hormonaux vont constamment être poussés par la sortie en vain en cas de constipation.
Aller à la selle, c’est comme sortir les poubelles quand les éboueurs passent. Si on ne sort pas les poubelles, les déchets s’accumulent, et la maison devient très désagréable au quotidien. C’est la même chose à l’échelle du corps : aller à la selle tous les jours est essentiel pour évacuer les déchets dont les hormones en trop/usées pour que les hormones soient équilibrées, pour que le corps soit “agréable à vivre”, autrement dit en pleine santé.
Ainsi, il est difficile de réguler les hormones si on n’arrive pas à aller à la selle minimum une fois par jour sans inconfort. Si on va à la selle moins souvent, alors les déchets (dont les hormones en trop/usées) prêts à être excrétés au sein des selles qui attendent dans les intestins peuvent littéralement “perdre patience” et sortir des selles pour retourner dans la circulation sanguine. Aussi la constipation va avoir tendance à faire proliférer des bactéries pas top dans le microbiote intestinal, qui en retour vont là aussi dérégler les hormones (entre autres). Ce pourquoi réguler le transit fait partie de mes premiers objectifs chez mes clientes constipées !
Si vous allez à la selle moins d’une fois par jour, voici quelques petites pistes de démarrage pour débloquer la situation : surélever vos pieds à la selle avec un petit tabouret, boire suffisamment d’eau, bouger au quotidien, et éventuellement un peu de citrate de magnésium ou de vitamine C pour faire circuler tout ça !
Absorption et hormones
“Vous êtes ce que vous mangez”… en réalité vous êtes ce que vous absorbez ! Car vous aurez beau manger le plus sainement du monde et prendre des compléments alimentaires adaptés, vous n’en tirerez pas vraiment profit si vous absorbez mal les nutriments (vitamines, minéraux, protéines, glucides etc). Ces nutriments sont ce qui nous compose de la tête aux pieds, et ce qui permet à chaque réaction chimique d’avoir lieu dans notre corps. Ainsi, pour produire suffisamment d’hormones (ni trop ni pas assez), favoriser leur action, leur métabolisme et leur recyclage/excrétion, on a besoin d’une multitude de nutriments et forcément de les absorber correctement.
L’absorption se fait à plusieurs étapes, dès la bouche : l’estomac n’ayant pas de dents, il est crucial de bien mâcher afin que les morceaux soient suffisamment petits pour être absorbés plus tard. Aussi, la salive est composée d’enzymes qui commencent déjà à décortiquer ce que l’on mange. Or aujourd’hui on a tendance à manger rapidement et à “gober” les aliments !
Puis au niveau de l’estomac, l’acide gastrique permet d’absorber déjà beaucoup de nutriments. Or il est ultra courant que l’acide gastrique soit trop bas.
Ensuite au niveau de l’intestin grêle est déversée la bile, un liquide produit au niveau du foie qui permet d’émulsifier le gras et les vitamines liposolubles (A, D, E, K) et ainsi de les absorber. Or c’est à partir du gras qu’on produit des hormones. Et il est ultra ultra courant que la bile soit trop peu produite ou que le flux de bile ne se fasse pas de manière assez fluide.
Ensuite il faut produire suffisamment d’enzymes digestives au niveau du pancréas pour pouvoir continuer de “décortiquer” et d’absorber les aliments au niveau de l’intestin. Sans compter le microbiote intestinal qui joue un rôle crucial dans la digestion et l’absorption. Or je n’ai jamais vu une cliente avec un microbiote en parfait état !
Tout ça pour dire qu’optimiser l’absorption est un passage obligé pour optimiser sa santé au global et ses hormones en particulier, et tout cela peut se faire via la nutrition !
Intégrité intestinale et hormones
Avez-vous déjà entendu parler de “perméabilité intestinale” ? ou de “leaky gut” comme on dit en anglais ?
La paroi des intestins est censée être sélectivement perméable pour ne laisser passer dans le sang que ce dont on a besoin. Or de nos jours du fait du stress, des antibiotiques, de la pilule, des anti-inflammatoires, de l’alimentation transformée/industrielle, d’aliments inflammatoires… il n’est pas rare que la paroi des intestins soit beaucoup trop perméable : on parle de perméabilité intestinale ou d’intestins poreux. En cas de perméabilité intestinale, la porte est grande ouverte et “tout et n’importe quoi” peut passer dans le sang. Cela sollicite le système immunitaire (qui va s’évertuer à éliminer le “n’importe quoi”) et naturellement beaucoup d’inflammation. En mangeant plus ou moins 3 fois par jour, on génère donc de l’inflammation 3 fois par jour… c’est ce que l’on appelle de l’inflammation chronique.
L’inflammation chronique est le terreau des déséquilibres hormonaux quels qu’ils soient. Par exemple, l’inflammation chronique crée ou entretient l’excès d’oestrogène, l’excès d’androgènes, l’insuffisance de progestérone, d’hormones thyroïdiennes… et contribue donc à l’acné, à la chute de cheveux, à l’hypothyroïdie, aux fibromes, à l’endométriose, aux soucis de fertilité, au SOPK, aux cycles erratiques/longs/absents, au syndrome prémenstruel…
Au-delà de l’inflammation chronique qu’elle génère, la perméabilité intestinale intervient directement dans de nombreux dérèglements hormonaux comme l’endométriose ou encore l’hypothyroïdie d’Hashimoto.
Heureusement la nutrition peut remédier à la perméabilité intestinale !
Microbiote et hormones
Le microbiote intestinal, c’est l’ensemble des bactéries qui se trouvent dans nos intestins. C’est un partenariat : on leur donne un endroit où vivre et elles régulent beaucoup de choses : hormones, digestion et absorption, inflammation, humeur, immunité, santé mentale, poids, peau… entre autres !
La clef pour avoir un microbiote intestinal en bon état est d’avoir ni trop ni pas assez de bonnes bactéries diverses et variées, et peu de mauvaises bactéries qui restent passives et inoffensives. Or la naissance par césarienne, le fait de ne pas avoir été allaitée, certains médicaments, l’alimentation transformée/industrielle/inflammatoire/le sucre, le stress/l’anxiété… tout cela peut perturber/dégrader le microbiote intestinal et ses fonctions. On dit alors qu’on a une “dysbiose” qui peut prendre bien des formes en fonction des bactéries trop ou pas assez présentes ou même absentes, de l’endroit où elle se trouvent et prolifèrent dans les intestins (par ex le SIBO c’est la prolifération de bactéries qui devraient être dans le colon mais qui remontent dans l’intestin grêle)…
Résultat : les hormones sont moins bien régulées (oestrogène, insuline, hormones thyroïdiennes, androgènes…), l’immunité est perturbée la digestion et l’absorption sont moins efficaces (carences), on peut avoir des soucis de peau (acné, eczéma, psoriasis etc), on peut avoir des baisses d’humeur voire des dépressions, l’inflammation augmente… or comme je disais dans le post précédent l’inflammation est le terreau des déséquilibres hormonaux, quels qu’ils soient !
Sachez qu’on peut avoir une dysbiose sans aucun symptôme digestif ! D’où l’importance de porter un soin tout particulier à notre santé digestive en cas de soucis hormonaux entre autres, même si on pense que nos intestins vont bien ! Pour creuser il peut être intéressant de faire un GI Map (le test de selles que je préfère) avec un praticien de santé formé à sa lecture et à son interprétation.
Une précision : les probiotiques ne sont pas forcément la solution : beaucoup sont médiocres, parfois ils peuvent empirer la situation et tous ne vous conviendront pas. Travaillez avec un praticien de santé !
Infections chroniques et hormones
Nous sommes peuplés de bactéries, virus, parasites, champignons et autres organismes… et c’est tout à fait normal : nous avons évolué avec depuis la nuit des temps, et beaucoup se sont intégrés à notre patrimoine génétique ou au fonctionnement de nos cellules ! Néanmoins il n’est pas rare d’avoir en nous des organismes qui prolifèrent sans mesure, sans que l’on s’en rende compte, pendant des années… Et cela peut contribuer à tous les dérèglements hormonaux.
Par exemple il est courant d’avoir la bactérie Helicobacter Pylori qui prolifère dans l’estomac. Cette bactérie réduit l’acide gastrique (essentiel pour l’absorption des nutriments notamment), ce qui peut donc causer des carences qui vont forcément impacter les hormones de manière négative. Par ailleurs Helicobacter Pylori peut avoir un lien étroit avec l’hypothyroïdie d’Hashimoto ou encore l’acné.
Autre exemple : certains virus comme EBV (le virus de la mononucléose) peuvent être réactivés en nous et être à la source de maladies chroniques comme l’hypothyroïdie encore une fois.
Les parasites qui prolifèrent sans contrôle peuvent intervenir dans le SOPK, l’endométriose, l’infertilité ou l’hypothyroïdie.
Il en va de même pour les proliférations fongiques (champignons) comme le candida (il en existe bien d’autres moins “célèbres”), ou bien la présence de certaines biotoxines comme les mycotoxines (les toxines produites par les champignons).
Encore une fois, ces infections chroniques peuvent être à l’oeuvre alors qu’on a l’impression d’être en pleine santé !
Par ailleurs, il ne faut pas s’arrêter à un test qui se révèle négatif à la bactérie helicobacter Pylori ou aux parasites par exemple, car certains tests ne sont pas toujours fiables et certains organismes sont particulièrement difficiles à détecter. J’utilise personnellement le GI Map avec mes clientes, un test de selles particulièrement sensible.
Mon approche “root cause” ou “causes racines” fait que naturellement je vais chercher à creuser en profondeur et donc à identifier ce type d’infections chroniques et bien d’autres pour aller agir à ce niveau là afin de réguler les hormones et tous les symptômes qui peuvent en découler.
Immunité et hormones
On entend souvent que 70-80% de l’immunité se loge dans les intestins. Et il est vrai qu’une grande partie du système immunitaire est entretenue à ce niveau-là. Notamment au niveau du microbiote intestinal puisque de nombreuses bactéries participent à notre santé immunitaire. Mais aussi grâce aux nombreuses cellules immunitaires logées dans la paroi intestinale, entre autres. Mais quel rapport entre l’immunité et les hormones, me demanderez-vous ? Il est multiple !
Si votre système immunitaire n’est pas au top, alors c’est la porte ouverte à ce que les organismes qui nous peuplent prolifèrent sans contrôle. Résultat, les parasites se multiplient, les mauvaises bactéries se développent etc… et comme on l’a vu dans le post précédent, tout cela peut largement contribuer ou même parfois causer tous les dérèglements hormonaux qui existent.
Si votre système immunitaire se dérègle, cela peut amener à des maladies auto-immunes comme l’hypothyroïdie d’Hashimoto ou l’hyperthyroïdie de Basedow. Ou même l’endométriose qui, bien qu’elle ne soit pas classée dans la catégorie des maladies auto-immunes, semble partager de très nombreux aspects avec les maladies auto-immunes… quoiqu’il en soit l’endométriose présente des soucis du système immunitaire. A propos de maladies auto-immunes, sachez que la perméabilité intestinale (cf. ci-dessus) est une condition nécessaire à la manifestation des maladies auto-immunes, quelles qu’elles soient.
D’où l’importance de prendre soin de ses intestins, où se loge une bonne partie de notre immunité !
Digestion et métabolisme hormonal
Les intestins sont un haut lieu du métabolisme hormonal. Prenons par exemple les hormones thyroïdiennes : la T3 (l’hormone thyroïdienne active) et la T4 (l’hormone thyroïdienne inactive). Une fois produites, la T3 va agir au niveau des cellules, mais la T4 doit faire un petit détour vers certains endroits du corps pour être activée et transformée en T3. Parmi ces fameux endroits où la T4 est convertie en T3, il y a le foie et aussi les intestins. Une santé intestinale qui laisse à désirer (à cause de la présence d’infections chroniques, d’un microbiote déréglé, d’une perméabilité intestinale… cf. mes posts précédents) aura donc forcément un impact sur cette conversion qui ne pourra pas s’effectuer dans les meilleures conditions.
Autre exemple, l’oestrogène : une fois produit puis utilisé, l’oestrogène usé ou en trop doit être évacué par les selles. Néanmoins, en cas de constipation, quand les selles attendent trop dans les intestins avant d’être évacuées, l’oestrogène prêt à être excrété peut “perdre patience” et retourner dans la circulation sanguine. Autre scénario, une enzyme produite par certaines bactéries du microbiote (l’enzyme beta-glucuronidase, identifiable sur le GI Map, le test de selles que j’utilise) peut produire le même résultat : elle « prend » les oestrogènes prêts à être excrétés pour les remettre dans la circulation sanguine. Dans ces cas-là l’oestrogène n’est pas excrété, et s’accumule petit-à-petit ce qui génère un trop-plein d’oestrogène.
Hormones et digestion sont donc intrinsèquement liées !
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